Soutenance de thèse de Fatiha EZ AHERY (BOUZAR)

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  • Publication publiée :27 octobre 2025
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Le CEREFIGE a le plaisir de vous annoncer que Fatiha EZ AHERY (BOUZAR) soutiendra sa thèse de Doctorat, préparée sous la direction des Pr Benoît GRASSER et Yves MOULIN, mardi 18 novembre 2025 à 14h00 en Amphithéâtre 310 à IAE Nancy, Campus Manufacture, 13 rue Michel Ney à Nancy.

«  « Entre tensions et appropriations : comment un outil de GRH peut-il transformer une organisation publique ?
Une analyse d’un dispositif d’évaluation du personnel dans le contexte de l’Éducation nationale »

Le jury sera composé de Laetitia LETHIELLEUX (Université de Reims Champagne Ardenne), Florent NOËL (Université Paris 1 Panthéon Sorbonne), Jocelyne YALENIOS (EM Strasbourg Business SCHOOL), Régis MARTINEAU (ICN Business School), Antony KUHN (Université de Lorraine), Célia LEMAIRE (Université Jean Moulin Lyon 3), Benoît GRASSER et Yves MOULIN.

Résumé :

L’introduction d’outils de gestion inspirés du secteur privé dans les organisations publiques est au coeur des politiques de
modernisation. Parmi eux, les dispositifs de gestion des ressources humaines (GRH), désormais considérés comme des
leviers stratégiques, occupent une place centrale dans la transformation des institutions publiques. Leur déploiement suscite
toutefois des tensions fortes et persistantes, qui interrogent leur efficacité et leur potentiel transformateur. Dans ce contexte,
l’Éducation nationale constitue un terrain particulièrement fécond pour analyser les effets des outils de gestion, en raison
de la complexité des enjeux éducatifs, professionnels et statutaires qui la traversent. Cette recherche doctorale vise à
comprendre comment l’introduction d’un nouveau dispositif d’évaluation individuelle des enseignants peut, ou non,
conduire à des transformations effectives au sein des établissements du secondaire en France. Elle s’intéresse plus
particulièrement au rôle des tensions générées par l’usage du dispositif, aux stratégies individuelles et collectives mises en
oeuvre pour les réguler, et à la manière dont ces tensions influencent les formes d’appropriation et les trajectoires d’usage
du dispositif. La recherche adopte une méthodologie qualitative approfondie, ancrée dans une perspective réaliste critique.
L’analyse repose sur une enquête multi-niveaux et processuelle menée par triangulation des données (documents
institutionnels, entretiens approfondis, observations et netnographie), examinant le dispositif dans ses états « circulant »
(conception et diffusion) et « inscrit » (usage concret par les acteurs). Les résultats montrent que les tensions ne constituent
pas seulement des obstacles à l’appropriation : elles en sont aussi des catalyseurs. Selon l’intensité perçue de ces tensions,
les acteurs adoptent des stratégies d’appropriation différenciées, conduisant à des trajectoires d’usage qui influencent
significativement les pratiques, la redéfinition des relations professionnelles et les évolutions du pilotage organisationnel.
L’originalité de la recherche tient à l’articulation entre tensions et appropriation, enrichie par une grille analytique intégrant
les dimensions cognitives et émotionnelles vécues par les acteurs. En croisant les niveaux individuel et institutionnel, elle
éclaire les mécanismes concrets de transformation par les outils de gestion. Cette thèse contribue à la littérature sur
l’appropriation des outils gestionnaires, en mettant en lumière le rôle structurant des tensions comme moteur de
changement. Elle ouvre également des perspectives managériales en proposant des pistes pour une gestion plus capacitaire
et attentive aux réalités de terrain, en montrant comment la prise en compte des tensions peut devenir un levier
d’amélioration continue des pratiques professionnelles.