Le CEREFIGE a le plaisir de vous annoncer qu’Adèle Mbazoghe Mba soutiendra sa thèse de Doctorat, préparée sous la direction du Pr Anne Stévenot le vendredi 1er décembre 2023 à 14h30 (Maison de la Recherche, salle des séminaires – Nancy) :
« Le Corporate Venture Capital (CVC) : déterminants des investissements et enjeux
pour la survie des entreprises financées »
Le jury sera composé du Pr Stéphanie Serve (Université Paris-Est, rapporteure), Pr Fabrice Herve (Université deBourgogne, rapporteur), Pr Anaïs Hamelin (Université de Strasbourg, examinatrice), Pr Bernard Olivero (Université de Côte d’Azur, examinateur) et du Pr Jean-Noël Ory (Université de Lorraine, examinateur).
Résumé :
Le Corporate Venture Capital (CVC) est un segment du capital-risque dit « d’entreprise ». Malgré son importance pour le financement des innovations, en particulier dans le cadre des entreprises non cotées, il ne mobilise pas suffisamment l’attention des chercheurs. Ce constat est davantage prégnant s’agissant des enjeux en termes de stratégie d’investissement et de survie des entreprises financées. En sus des cadres traditionnels de la finance et de la gouvernance d’entreprise, la présente thèse questionne les relations entre Corporate Venture Capitalists et
dirigeants sous le prisme de la théorie du capital humain. Plus précisément, il s’agit d’examiner les enjeux du CVC en termes de stratégie d’investissement d’une part et, d’autre part, d’identifier les déterminants pour la survie des entreprises financées par CVC. Les mécanismes à l’œuvre sont encore insuffisamment connus et les enjeux à cet égard encore mal évalués. L’analyse empirique se décompose en deux étapes. Tout d’abord, l’examen de la stratégie d’investissement se fait à travers une étude des mécanismes de gouvernance et une approche par la théorie du capital humain des dirigeants et des investisseurs. Ainsi, il apparait que certains mécanismes de gouvernance, tels que la structure de propriété et la rémunération des dirigeants, se montrent déterminants pour les investissements en CVC. Quant aux enjeux du capital humain des dirigeants d’entreprise recevant les financements, ils varient en fonction du stade de développement de l’entreprise. Selon que l’entreprise est à un stade avancé ou précoce, les investisseurs s’attacheront à des signaux différents pour guider leur stratégie d’investissement. Nous avons par la suite amorcé une étude de l’incidence conjointe du capital humain des dirigeants et des investisseurs CVC sur la survie des entreprises ainsi financées. A ce stade, les résultats révèlent que les attributs du capital humain des dirigeants sont importants pour la survie de leurs entreprises mais les caractéristiques du capital humain des investisseurs CVC sont les plus déterminantes. La distance observable entre ces deux formes de capital humain ressort également comme un élément clé. Les résultats de cette étude ont des implications théoriques, méthodologiques et managériales importantes. Les principaux apports théoriques concernent la prise en compte des caractéristiques du capital humain des dirigeants et des mécanismes de gouvernance des CVC dans la compréhension des enjeux en termes d’investissements des CVC. Il s’agit également de la possibilité de croiser le capital humain de l’investisseur CVC et celui du dirigeant de l’entreprise financée afin d’explorer les effets sur la survie. Les apports méthodologiques se traduisent principalement par la constitution d’une base de données ad hoc par nos soins, permettant de relever des informations relatives aux caractéristiques du capital humain des investisseurs et des dirigeants d’entreprises financées par CVC. Enfin, en termes d’apports managériaux, ce travail soutient certains objectifs fixés par le législateur et insiste sur la nécessité, pour les entrepreneurs, de renforcer leur capital humain lorsqu’ils souhaitent être accompagnés par des CVC. En même temps, ils doivent tenir compte des caractéristiques du capital humain des CVC pour la survie de leurs entreprises.